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SAINT GERASIME

Publié le 31/10/2016 à 10:24 par mammarosa Tags : Saint Gérasime lion
SAINT GERASIME

Saint Gérasime, mort en l’année 475, était originaire de la Lycie, où il avait embrassé de bonne heure l’état monastique. Venu plus tard en Palestine, où l’hérétique Eutychès avait fait un certain nombre de prosélytes, il eut le malheur de suivre un instant celui-ci dans ses erreurs ; mais, ramené bientôt dans la bonne voie par le saint abbé Euthyme, et pénétré de douleur pour une faute dans laquelle il était tombé de bonne foi, il résolut de consacrer le reste de sa vie à la pénitence et à l’expiation la plus rigoureuse.

Dans ce but, il se retira sur les bords du Jourdain, et là, à un quart de lieue du fleuve à peu près, du côté de Jéricho, il s’arrangea une modeste cellule et commença une vie de jeunes et de mortifications de toute sorte. Son austérité était telle, qu’on raconte qu’il passait tout le temps du carême sans manger.

Attirés par la renommée de ses vertus, un grand nombre de disciples affluèrent bientôt de toutes parts et se rangèrent sous la direction du saint pénitent. Chacun d’eux avait sa cellule séparée, et ils ne communiquaient entre eux que deux jours par semaine, le samedi et le dimanche. Ces jours-là, le repas, car ils ne s’en permettaient qu’un seul, était pris en commun, et Gérasime édifiait ensuite les religieux par ses pieuses exhortations.

Parmi les épisodes miraculeux de cette longue vie de sanctifications, le plus touchant est l’histoire du fidèle lion Jourdain, dont Jean Mosh, qui visita Gérasime dans sa retraite et écrivit sa vie, nous garantit lui-même l’authenticité.

Un jour que le Saint méditait pieusement sur les bords du Jourdain, il vit venir à lui un énorme lion qui poussait des rugissements de douleur et paraissait marcher difficilement. A mesure que l’animal approchait, Gérasime s’aperçut qu’il ne s’appuyait que sur trois pattes et que la quatrième, qu’il tenait en l’air, semblait le faire souffrir à chaque mouvement qu’il faisait. Le lion, étant arrivé tout près du Saint, jeta sur lui un regard suppliant en lui montrant sa patte blessée. Le bon Gérasime prit la patte que la pauvre bête lui tendait, et aperçut une grosse épine, qui avait formé une plaie déjà ancienne : il la retira avec précaution, lava la plaie, et le blessé se trouva aussitôt soulagé.

Après avoir caressé l’animal, Gérasime voulut le renvoyer vers le désert d’où il était venu, mais le lion se mit à lui lécher les mains, se coucha à ses pieds et refusa de s’éloigner. A partir de ce jour, il s’attacha à son bienfaiteur, le suivant partout comme un chien, et s’efforçant de se rendre utile aux religieux de Gérasime. Jourdain, tel était le nom que le Saint avait donné à son compagnon, vivait de la vie des religieux, se contentant comme eux de pain, de lait et de légumes cuits ; et il ne faisait de mal à aucune créature, comme s’il eût compris que cela eût affligé son maître !

Une des principales fonctions du bon Jourdain était de faire l’office de berger : c’était à lui qu’on confiait la garde de l’âne du monastère lorsqu’on envoyait celui-ci paître sur les bords du fleuve, et l’on peut croire que jamais âne ne fut mieux gardé !

Il arriva pourtant qu’un jour, le lion ayant oublié un instant sa consigne pour aller faire un petit tour au désert voisin, un voleur profita de son absence pour s’emparer de l’âne. Le soir, lorsque notre gardien, qui n’avait plus trouvé l’âne à son retour, dut rentrer seul au monastère, il avait l’oreille bien basse et paraissait tout honteux. En le voyant revenir sans son compagnon, Gérasime crut la faute encore plus grave, et il lui était bien permis de faire ce jugement téméraire ! Il soupçonna le pauvre Jourdain d’avoir mangé l’animal dont il avait la garde. Le lion, qui ne pouvait malheureusement s’expliquer, reçut une verte semonce, et, en punition du crime dont on le croyait coupable, il fut condamné à remplir à l’avenir les fonctions de l’âne, et à servir lui-même de bête de somme.

La punition fut acceptée sans murmure, mais heureusement elle ne dura pas bien longtemps, et l’innocence de Jourdain ne tarda pas à être reconnue. A quelques jours de là, en effet, le voleur, qui ne savait point au préjudice de qui il avait commis le vol, eut l’occasion de passer sur le bord du fleuve avec l’âne. Le lion, qui se trouvait non loin de là, reconnut son compagnon et s’empressa d’accourir à sa rencontre. Le voleur effrayé s’enfuit, et Jourdain ramena l’âne au monastère, où, tout fier d’avoir fait éclater ainsi son innocence, il fut fêté par tout le monde et rentra en grâce auprès du Saint.

Il y avait cinq ans que le fidèle Jourdain vivait ainsi dans la compagnie de Gérasime, lorsque celui-ci mourut. La douleur du lion fut cruelle : le pauvre animal ne faisait que pousser des rugissements plaintifs, et restait insensible aux caresses que les religieux, pris de compassion, s’empressaient de lui prodiguer. Couché sur la tombe de son bienfaiteur, il refusa toute nourriture, et, au bout de quelques jours, il mourut de douleur et de faim, sans avoir voulu abandonner un seul instant son poste : « Et, écrit l’historien Jean Mosch, sans cesser ses rugissements, il mourut sur la tombe du vieillard. Et rugiens ita continuo defunctus est super sepulcrum scnis. »

 

Extrait du livre « les Saints et les animaux » d’Henri BOURGEOIS.