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MARIA VALTORTA

5EME MYSTERE JOYEUX : LE RETROUVEMENT DE JESUS

Publié le 23/10/2013 à 22:22 par mammarosa
5EME MYSTERE JOYEUX : LE RETROUVEMENT DE JESUS

LE RETROUVEMENT DE

JESUS AU TEMPLE

(Tiré du premier Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé de Maria VALTORTA »)

 

Je me rends compte que je me trouve dans l’enceinte du Temple de Jérusalem. Je vois des pharisiens en longs vêtements flottants, des prêtres vêtus d’habits de lin avec une plaque de métal précieux au sommet de la poitrine et sur le front et d’autres points qui luisent ça et là sur les vêtements très amples et blancs qui retient à la taille une ceinture de grand prix. Puis il y en a d’autres moins chamarrés qui doivent encore appartenir à la caste sacerdotale et qui sont entourés de disciples plus jeunes. Je vois que ce sont des docteurs de la Loi. Je me trouve égarée au milieu de tous ces personnages, ne sachant pas bien ce que j’ai à faire là dedans.

Je m’approche d’un groupe de docteurs où a débuté une discussion théologique. Une grande foule s’en approche aussi.

Parmi les « docteurs », il y a un groupe à la tête duquel se trouve un certain Gamaliel avec un autre, âgé et presque aveugle, qui soutient Gamaliel au cours de la discussion. Celui-là, je l’entends appeler Hillel ‘je mets l’H parce que je vois qu’il y a une aspiration au début du nom), il semble le maître ou le parent de Gamaliel parce que ce dernier le traite avec confiance et respect en même temps. Le groupe de Gamaliel a des vues plus larges, alors qu’un autre groupe, et c’est le plus nombreux, est dirigé par un certain Sciammai et est caractérisé par une intransigeance haineuse et rétrograde que l’Evangile met si bien en lumière.

Gamaliel, entouré d’un groupe important de disciples, parle de la venue du Messie. S’appuyant sur la prophétie de Daniel, il soutient que le Messie doit être déjà né. En effet, depuis une dizaine d’années environ, les soixante-dix semaines indiquées par la prophétie sont accomplies, à dater du décret de reconstruction du Temple. Sciammai le combat en affirmant que, s’il est vrai que le Temple a été reconstruit, il n’est pas moins vrai que l’esclavage d’Israël n’a fait que croître et que la paix qu’aurait dû apporter Celui que les Prophètes appellent le « Prince de la paix » est bien loin d’exister dans le monde et spécialement à Jérusalem, opprimée par un ennemi qui ose pousser sa domination jusqu’à l’enceinte du Temple dominée par la tour Antonia remplie de légionnaires romains, prêts à apaiser avec leur épée tout soulèvement patriotique.

La discussion, pleine de subtilités, tire en longueur : chaque maître fait étalage d’érudition, par tant pour vaincre son rival que pour s’imposer à l’admiration des auditeurs. Cette intention est évidente.

Du groupe serré des fidèles sort une fraîche vois d’enfant : « C’est Gamaliel qui a raison ».

Mouvement de la foule et du groupe des docteurs. On cherche l’interrupteur. Mais pas besoin de le chercher ; il ne se cache pas. Il se manifeste et s’approche du groupe des « rabbi ». Je reconnais mon Jésus adolescent. Il est sûr de lui et franc, avec des yeux intelligents qui étincellent.

« Qui es-tu ? » lui demande-t-on.

« Un fils d’Israël venu accomplir ce que la Loi ordonne ».

La réponse hardie et sûre d’elle-même le rend sympathique et Lui vaut des sourires d’approbation et de bienveillance. On s’intéresse au petit Israélite.

« Comment t’appelles-tu ? »

« Jésus de Nazareth ».

La bienveillance s’atténue dans le groupe de Sciammai. Mais Gamaliel, plus bienveillant, poursuit le dialogue en même temps que Hillel. Ou plutôt c’est Gamaliel qui, respectueusement, dit au vieillard : « Demande quelque chose à l’enfant ».

« Sur quoi fondes-tu ta certitude ? » demande Hillel.

(Je mets les noms en tête des réponses pour abréger et rendre plus clair).

Jésus : « Sur la prophétie qui ne peut faire erreur sur l’époque et les signes qui l’ont accompagnée quand ce fut le moment de sa réalisation. C’est vrai que César nous domine. Mais le monde était tellement paisible et la Palestine si calme quand expirèrent les soixante-dix semaines qu’il fut possible à César d’ordonner un recensement dans ses domaines. Il ne l’aurait pas pu s’il avait eu la guerre dans l’Empire et des soulèvements en Palestine. Comme ce temps était accompli, ainsi va se terminer l’autre intervalle de temps de soixante-deux semaines plus une depuis l’achèvement du Temple pour que le Messie soit consacré et que se réalise la suite de la prophétie pour le peuple qui ne l’a pas accepté. Pouvez-vous avoir des doutes ? Ne vous rappelez-vous pas de l’étoile que virent les Sages d’Orient et qui alla justement se poser dans le Ciel de Bethléem de Juda et que les prophéties et les visions, depuis Jacob et par la suite, indique ce lieu comme destiné à accueillir la naissance du Messie, fils du fils du fils de Jacob, à travers David qui était de Bethléem ? Ne vous rappelez-vous pas Balaam ? « Une étoile naîtra de Jacob ». Les Sages d’Orient, auxquels la pureté et la foi gardaient ouverts les yeux et les oreilles, ont vu l’étoile et compris son nom ; « Messie » et ils sont venus adorer la Lumière allumée dans le monde ».

Sciammai, le regard livide : « Tu dis que le Messie est né au temps de l’Etoile à Bethléem Ephrata ? »

Jésus : « Je le dis ».

Sciammai : « Alors il n’existe plus. Tu ne sais pas, enfant, qu’Hérode fit tuer tous les garçons, de un jour à deux ans, de Bethléem et des environs ? Toi qui connais si bien les Ecritures, tu dois aussi savoir cela : « Un cri s’est levé…C’est Rachel qui pleure ses enfants ». Les vallées et les collines de Bethléem qui ont recueilli les pleurs de Rachel mourante sont restées remplies de ces pleurs, et les mères l’ont répété sur leurs fils massacrés. Parmi elles, il y avait certainement aussi la Mère du Messie ».

Jésus : « Tu te trompes, vieillard. Les pleurs de Rachel se sont changés en hosanna parce que là où elle avait mis au jour « le fils de sa douleur », la nouvelle Rachel a donné au monde le Benjamin du Père Céleste, le Fils de sa droite, Celui qui est destiné à rassembler les peuples sous son sceptre et à le libérer de la plus terrible servitude. »

Sciammai : « Et comment, s’il a été tué ? »

Jésus : « N’as-tu pas lu à propose d’Elie ? Il fut enlevé dans un char de feu. Et le Seigneur Dieu ne pourra pas avoir sauvé son Emmanuel pour qu’il fût le Messie de son peuple ? Lui, qui a ouvert la mer devant Moise pour qu’Israël rejoignit à pieds secs son territoire, Il n’aura pas pu ordonner à ses Anges de sauver son Fils, le Christ, de la férocité de l’homme ? En vérité, je vous le dis : le Christ vit et Il est parmi vous et quand sera venue son heure, Il se manifestera dans sa puissance ». Jésus, en disant ces paroles que je souligne, a dans la voix un éclat qui remplit l’espace. Ses yeux brillent encore davantage et comme mus par le pouvoir et la promesse, il tend le bras et la main droite comme pour un serment. C’est un enfant mais il est solennel comme un homme.

Hillel : « Enfant, qui t’a enseigné ces paroles ? »

Jésus : « L’Esprit de Dieu. Je n’ai pas de maître humain. C’est la parole de Dieu que vous entendez par mes lèvres ».

Hillel : « Viens parmi nous que je te vois de près, ô Enfant ! Mon espérance se ravive au contact de ta foi et mon âme s’illumine au soleil de la tienne ».

Et on fait asseoir Jésus sur un siège élevé entre Gamaliel et Hillel et on Lui apporte des rouleaux pour qu’Il les lise et les explique. C’est un examen en règle. La foule se presse et écoute.

La voix enfantine de Jésus lit : « Console-toi, ô mon peuple. Parlez au cœur de Jérusalem, consolez-la car son esclavage est fini… Voix de quelqu’un qui crie dans le désert : préparez les chemins du Seigneur… Alors apparaîtra la Gloire du Seigneur… »

Sciammai : « Tu le vois, Nazaréen ! Ici, on parle d’esclavage fini. Jamais comme à présent nous sommes esclaves. Ici, on parle d’un précurseur. Où est-il ? Tu radotes ! »

Jésus : « Je te dis que c’est à toi plus qu’aux autres qu’est adressée l’invitation du Précurseur. A toi et à tes semblables. Autrement tu ne verras pas la Gloire du Seigneur et tu ne comprendras pas la parole de Dieu parce que la bassesse, l’orgueil, la dissimulation t’empêcheront de voir et d’entendre. »

Sciammai : « C’est ainsi que tu parles à un maître ? »

Jésus : « C’est ainsi que je parle, ainsi que je parlerai jusqu’à la mort car au-dessus de mon intérêt, il y a celui du Seigneur et l’Amour pour la Vérité dont je suis le Fils. Et j’ajoute pour toi, ô rabbi, que l’esclavage dont parle le prophète et dont je parle Moi aussi, n’est pas celui que tu crois, et la royauté n’est pas celle à laquelle tu penses. Mais au contraire, c’est par les mérites du Messie que l’homme sera libéré de l’esclavage du Mal qui le sépare de Dieu, et le signe du christ marquera les esprits libérés de tout joug et soumis à son règne éternel. Toutes les nations inclineront a tête, ô race de David, devant le Germe né de toi et devenu l’arbre qui couvre toute la terre et s’élève jusqu’au Ciel. Au Ciel et sur la terre, toute bouche louera son Nom et tout genou fléchira devant le Consacré de Dieu, le Prince de la Paix, celui qui enivrera de Lui-même toute âme fatiguée et rassasiera toute âme affamée, le Chef, le Saint qui conclura une alliance entre la terre et le Ciel. Non pas comme celle qui fut conclue avec les Pères d’Israël quand Dieu les fit sortir d’Egypte, en les traitant encore comme des serviteurs, mais en gravant la pensée de la paternité céleste dans les esprits des hommes avec la Grâce nouvellement versée en eux par les mérites du Rédempteur par qui tous les bons connaîtront le Seigneur, et le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ni détruit. »

Sciammai : « Mais ne blasphème pas, enfant ! Rappelle-toi David ! Il dit qu’après la mort du Christ, le Temple et la Cité seront détruits par un peuple et un chef qui viendra pour cela. Et toi, tu soutiens que le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ? Respecte les Prophètes ! »

Jésus : « En vérité, je te dis qu’il y a Quelqu’un qui est plus que les Prophètes et tu ne le connais pas, ni ne le connaîtras pas parce qu’il te manque de vouloir le connaître. Et je t’affirme que tout ce que j’ai dit est vrai. Il ne connaîtra plus la mort, le vrai Sanctuaire, mais comme Celui qui le sanctifie, il ressuscitera pour la vie éternelle et à la fin des jours du monde, il vivra au Ciel ».

Hillel : « Ecoute, enfant. Aggée dit : «…Il viendra le Désiré des nations. Grande sera la gloire de cette maison et de cette dernière plus que de la première ». Il veut peut-être parler du même sanctuaire que Toi ? »

Jésus : « Oui, Maître, c’est cela qu’il veut dire. Ta droiture t’achemine vers la Lumière et Moi je te dis : quand le sacrifice du Christ sera accompli, la paix viendra vers toi parce que tu es un Israélite sans malice. »

Gamaliel : « Dis-moi, Jésus, la paix dont parle les prophètes, comment peut-on l’espérer si la guerre vient détruire ce peuple ? Parle et éclaire-moi aussi. »

Jésus : « Ne te souviens-tu pas, Maître, de ce que dirent ceux qui furent présents la nuit de la naissance du Christ ? Que les troupes Angéliques chantèrent : « Paix aux hommes de bonne volonté ». Mais la volonté de ce peuple n’est pas bonne et il n’aura pas la paix. Il méconnaîtra son Roi, le Juste, le Sauveur parce qu’il attend un Roi revêtu de la puissance humaine alors que Lui est le Roi de l’esprit. Ce peuple ne l’aimera pas parce que le Christ prêchera ce qui ne plaît pas à ce peuple. Le Christ ne combattra pas des ennemis pourvus de chars et de cavalerie, mais les ennemis de l’âme qui inclinent vers des jouissances infernales le cœur de l’homme crée pour le Seigneur. Et cela, ce n’est pas la victoire qu’Israël attend de Lui. Il viendra, Jérusalem, ton Roi, monté sur « l’ânesse et l’ânon », c'est-à-dire les justes d’Israël et les gentils. Mais l’ânon, je vous le dis, lui sera plus fidèle et le suivra précédant l’ânesse et grandira sur la route de la Vérité et de la Vie. Israël, à cause de sa volonté mauvaise, perdra la paix et souffrira en lui, pendant des siècles, ce qu’il a fait souffrir à son Roi réduit par lui à être l’Homme des douleurs dont parle Isaïe ».

Sciammai : « Ta bouche profère à la fois des enfantillages et des blasphèmes, Nazaréen. Réponds : « Et où est le Précurseur ? Quand l’avons-nous eu ? »

Jésus : « Il existe. Malachie ne dit-il pas : «  Voici que j’envoie mon Ange préparer devant Moi le chemin et immédiatement viendra à son Temple le Dominateur que vous cherchez et l’Ange du testament que vous désirez ardemment ? » Donc, le Précurseur précède immédiatement le Christ. Il est déjà là, comme le Christ. S’il y avait des années entre celui qui prépare le chemin au Seigneur et le Christ, tous les chemins s’encombreraient et deviendraient tortueux. Dieu le sait et Il a décidé que le Précurseur précède d’une seule heure le Maître. Quand vous verrez ce Précurseur, vous pourrez dire : « La mission du Christ est commencée ». A toi je dis : « Le Chris ouvrira beaucoup d’yeux et beaucoup d’oreilles quand Il viendra par ce chemin. Mais ce ne sont pas les tiens ni ceux de tes semblables, car vous Lui donnerez la mort en échange de la Vie qu’il vous apporte. Mais quand, plus grand que ce Temple, plus haut que le Tabernacle enfermé dans le Saint des Saints, plus haut que la Gloire que soutiennent les Chérubins, le Rédempteur sera sur son trône et sur son hôtel, la malédiction pour les déicides et la vie pour les gentils couleront de ses mille et mille blessures. Car Lui, ô Maître toi qui l’ignores, n’est pas, je le répète, Roi d’une domination humaine, mais d’un Royaume spirituel, et ses sujets seront uniquement ceux qui par leur amour sauront renaître en leur esprit et comme Jonas, après une première naissance, renaître sur d’autres rivages : « ceux de Dieu », à travers la régénération spirituelle qui viendra par le Christ , qui donnera la vraie vie à l’humanité. »

Sciammai et son entourage : « Ce nazaréen est Satan !’

Hillel et les siens : « Non. Cet enfant est un prophète de Dieu. Reste avec nous, Petit. Ma vieillesse transmettra ce quelle sait à ton savoir et tu seras Maître du peuple de Dieu. »

Jésus : « En vérité, je te dis que si beaucoup étaient comme toi, le salut arriverait à Israël. Mais mon heure n’est pas venue. Les voix du Ciel me parlent et dans la solitude, je dois les recevoir jusqu’à ce que mon heure arrive. Alors avec mes lèvres et mon sang, je m’adresserai à Jérusalem, et mon sort sera celui des Prophètes lapidés et assassinés par elle. Mais au-dessus de mon être, il y a celui du Seigneur Dieu, auquel je soumets Moi-même pour qu’Il fasse de Moi l’escabeau de sa gloire, en attendant que Lui fasse du monde un escabeau pour les pieds du Christ. Attendez-Moi à mon heure. Ces pierres entendront de nouveau ma voix et frémiront à ma dernière parole. Bienheureux ceux qui, en cette voix, auront écouté Dieu et croiront en Lui par son entremise. A ceux-là le Christ donnera son Royaume dont votre égoïsme rêve qu’il sera tout humain alors qu’il est céleste. Pour l’avènement de ce Royaume, Moi, je dis : « Voici ton serviteur, Seigneur, venu pour faire ta volonté. Réalise-la entièrement car je brûle de l’accomplir ».

Et ici se termine la vision de Jésus avec son visage enflammé d’ardeur spirituelle, tourné vers le Ciel, les bras ouverts, debout, au milieu des Docteurs stupéfaits.

Jésus dit :

« Revenons en arrière, très en arrière. Revenons au Temple où, à l’âge de 12 ans, je suis en train de discuter. Revenons même sur les chemins qui mènent à Jérusalem et de Jérusalem au Temple.

Tu vois la douleur de Marie lorsque se réunirent les groupes d’hommes et de femmes. Elle voit que je ne suis pas avec Joseph.

Elle ne s’emporte pas en durs reproches envers son époux. Toutes les femmes l’auraient fait. Elles l’auraient fait pour beaucoup moins, oubliant que l’homme est toujours le chef dans la famille. Mais la douleur qui se manifeste sur le visage de Marie transperce le cœur de Joseph plus qu’aucun reproche. Elle ne s’abandonne pas, Marie, à des scènes dramatiques. Pour beaucoup moins, d’autres femmes l’auraient fait pour qu’on les remarque et pour s’attirer de la pitié. Mais sa douleur contenue est si évidente avec le tremblement qui la saisit, la pâleur de son visage, ses yeux si grands ouverts qu’elle émeut plus qu’une scène de pleurs et de cris.

Elle ne sent plus la fatigue ni la faim. Pourtant, l’étape avait été longue et depuis si longtemps, elle n’avait rien pris ! Mais elle laisse tout. Et la couchette que l’on préparait et la nourriture qui va être distribuée. Elle revient sur ses pas. C’est le soir et la nuit descend. Peu importe. Chaque pas la ramène vers Jérusalem. Elle arrête les caravanes, les pèlerins, elle les interroge. Joseph la suit et l’aide. Une journée de marche à rebours, et puis l’angoissante recherche à travers la cité.

Où, où peut être son Jésus ? Et Dieu permets qu’elle ne sache pas, pendant de si longues heures, où me chercher. Chercher un enfant au Temple n’avait pas de sens. Que pouvait bien faire un enfant au Temple ? Tout au plus, s’il était perdu à travers la ville et s’était ramené là, à l’intérieur, porté par ses petits pas, sa voix plaintive aurait appelé la maman et attiré l’attention des adultes, des prêtres, qui auraient pensé à rechercher les parents avec des écriteaux aux portes. Mais pas d’écriteaux. Personne en vile ne savait rien de cet enfant. Beau ? Blond ? Robuste ? Mais il y en a tant ont on peut le dire ! C’était trop pe pour pouvoir affirmer :

« Je l’ai vu, il était ici, où là ! »

Puis, après trois jours, symbole des trois jours de sa future angoisse, voila que marie à bout de force pénètre dans le Temple, parcourt les cours et les vestibules. Rien. Elle court, elle court, la pauvre Maman, là où elle entend une voix enfantine. Et même les agneaux avec leurs bêlements lui semblent la voix de la Créature qu’elle cherche. Mais Jésus ne pleure pas. Il enseigne. Voila que Marie entend, au-delà d’un groupe de personnes, la chère voix qui dit : « Ces pierres frémiront… » Elle tâche de se frayer un chemin à travers la foule et elle y réussit finalement. Le voilà, le Fils, les bras ouverts, tout droit au milieu des Docteurs.

Marie est la Vierge Prudente mais cette fois, le chagrin la fait sortir de sa réserve. C’est une digue qui abat tout obstacle. Elle court vers son Fils, l’embrasse en le soulevant de son siège et en le posant à terre. « Oh ! Pourquoi nous as-tu fait cela ? Depuis trois jours, nous marchons à ta recherche. Ta Maman se meurt de chagrin, Fils. Ton père est épuisé de fatigue. Pourquoi, Jésus ? »

On ne demande pas de pourquoi à Celui qui sait. Le « pourquoi » de sa façon d’agir. A ceux qui sont appelés, on ne demande pas « pourquoi » ils laissent tout pour suivre la voix de Dieu. J’étais la Sagesse et je savais. J’étais « appelé » à une mission et je la remplissais. Au-dessus du père et de la mère de la terre, il y a Dieu, le Père Divin. Ses intérêts dépassent les nôtres, ses affections passent avant toutes les autres. Je le dis à ma Mère.

Je termine l’enseignement aux docteurs par l’enseignement à Marie, Reine des docteurs. Et elle ne l’a jamais plus oublié. Un rayon de soleil lui est revenu au cœur, tandis qu’elle me tient par la main, humble et obéissant, mais mes paroles lui sont restées au cœur. Beaucoup de jours ensoleillés ou nuageux passeront sous le Ciel, pendant ces vingt et une années où je serai encore sur la terre. Beaucoup de joies et beaucoup de peines et de pleurs passeront, les uns après les autres, en son cœur pendant les vingt et une autres années qui suivront, mais elle ne demandera plus : » Pourquoi mon Fils, nous as-tu fait cela ? »

Apprenez cette leçon, vous, hommes arrogants. »

4EME MYSTERE JOYEUX : LA PRESENTATION DE JESUS

Publié le 23/10/2013 à 22:19 par mammarosa
4EME MYSTERE JOYEUX : LA PRESENTATION DE JESUS

LA PRESENTATION DE

JESUS AU TEMPLE

(Tiré du premier Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé de Maria VALTORTA)

 

Je vois partir d’une petite maison très modeste un couple de personnes. D’un petit escalier extérieur, descend une très jeune mère avec, entre ses bras, un bébé dans un lange blanc.

Je la reconnaissais, c’est notre Maman. C’est toujours Elle, pâle et blonde, agile et si gentille en toutes ses démarches. Elle est vêtue de blanc, avec un manteau d’azur pâle qui l’enveloppe. Sur la tête, un voile blanc. Elle porte son Bébé avec tant de précautions.

Au pied du petit escalier, Joseph l’attend auprès d’un âne gris. Joseph est habillé de marron clair, aussi bien pour l’habit que pour le manteau. Il regarde Marie et lui sourit. Quand Marie arrive près de l’âne, Joseph se passe la bride sur le bras gauche, et prend pour un moment le bébé qui dort tranquille pour permettre à Marie de mieux s’installer sur la selle. Puis, il lui rend Jésus et ils se mettent en marche.

Joseph marche à côté de Marie en tenant toujours la monture par la bride t en veillant qu’elle marche droit et sans trébucher. Marie tient Jésus sur son sein et, par crainte que le froid ne puisse Lui nuire, elle étend sur Lui un pli de son manteau. Ils parlent très peu, les deux époux mais ils se sourient souvent.

La route, qui n’est pas un modèle du genre, se déroule à travers une campagne que la saison a dépouillée. Quelque autre voyageur se rencontre avec les deux ou les croise mais c’est rare.

Puis voici des maisons et des murs qui enserrent une ville. Les deux époux entrent par une porte, puis commencent le parcours sur le pavé très disjoint de la ville. La marche devient beaucoup plus difficile, soit à cause du trafic qui fait arrêter l’âne à tout moment, soit parce que sur les pierres et les crevasses qui les interrompent, il a de continuelles secousses qui dérangent Marie et l’Enfant.

La route n’est pas plane ; elle monte, bien que légèrement. Elle est étroite entre les hautes maisons aux entrées aussi étroites et basses et aux rares fenêtres sur la rue. En haut, le ciel se montre avec tant de morceaux d’azur de maison à maison ou de terrasse à terrasse. En bas sur la rue, il y a des gens qui crient et croisent d’autres personnes à pied ou à âne, ou conduisant des ânes chargés et d’autres en arrière d’une encombrante caravane de chameaux. A un certain moment passe avec beaucoup de bruits de sabots et d’armes une patrouille de légionnaires romains qui disparaissent derrière une arcade qui enjambe une rue très étroite et pierreuse.

Joseph tourne à gauche et prend une rue plus large et plus belle. J’aperçois l’enceinte crénelée, que je connais déjà, tout au fond de la rue.

Marie descend de l’âne près de la porte où se trouve une sorte d’abri pour les ânes. Je dis « abri » parce que c’est une espèce de hangar, ou mieux d’abri couvert, jonché de paille avec des piquets munis d’anneaux pour attacher les quadrupèdes. Joseph donne quelque argent à petit homme qui est accouru, pour acheter un peu de foin, et il tire un sceau d’eau à un puits rudimentaire situé dans un coin, pour la donner à l’âne.

Puis, il rejoint Marie et ils entrent tous deux dans l’enceinte du Temple. Ils se dirigent d’abord vers un portique où se trouvent ces gens que Jésus fustigea plus tard vigoureusement : les marchands de tourterelles et d’agneaux et les changeurs. Joseph achète deux blanches colombes. Il ne change pas d’argent. On se rend compte qu’il a déjà ce qu’il faut.

Joseph et marie se dirigent vers une porte latérale où on accède par huit marches, comme on dirait qu’on toutes les portes, en sorte que le cube du Temple est surélevé au-dessus du sol environnant. Cette prote a un grand hall comme les portes cochères de nos maisons en ville, pour en donner une idée mais plus vaste et lus décoré. Là il y a à droite et à gauche deux sortes d’autels, c'est-à-dire deux constructions rectangulaires dont au début, je ne vois pas bien à quoi elles servent. On dirait des bassins peu profonds car l’intérieur est plus bas que le bord extérieur surélevé de quelques centimètres.

Je ne sais si c’est Joseph qui a appelé : voila qu’accourt un prêtre. Marie offre les deux pauvres colombes et moi qui comprends leur sort, je détourne mon regard. J’observe les ornements de très lourds portails, du plafond, du hall. Il me semble pourtant voir, du coin de l’œil, que le prêtre asperge Marie avec de l’eau. Ce doit être de l’eau car je ne vois pas de tâche sur son habit. Puis, Marie, qui en même temps que les colombes, avait donné au prêtre une petite poignée de monnaie (j’avais oublié de le dire), entre avec Joseph dans le Temple proprement dit, accompagnée par le prêtre.

Je regarde de tous côtés. C’est un endroit très orné. Sculptures à têtes d’anges avec rameaux et ornements courent le long des colonnes, sur les murs et le plafond. Le jour pénètre par de longues et drôles fenêtres, étroites, sans vitre naturellement et disposées obliquement sur le mur. Je suppose que c’est pour empêcher d’entrer les averses.

Marie s’introduit jusqu’à un certain endroit puis s’arrête. A quelques mètres d’elle, il y a d’autres marches et au-dessus une autre espèce d’autel au-delà duquel il y a une autre construction.

Je m’aperçois que je croyais être dans le Temple et au contraire, j’étais au-dedans des bâtiments qui entourent le Temple proprement dit, c'est-à-dire le Saint, et au-delà duquel il semble que personne, en dehors des prêtres, ne puisse entrer. Ce que je croyais être le Temple n’est donc qu’un vestibule fermé qui, de trois côtés, entoure le Temple où est renfermé le Tabernacle. Je ne sais si je me suis très bien expliquée mais je ne suis pas architecte ou ingénieur.

Marie offre le Bébé, qui s’est éveillé et tourne ses petits yeux innocents tout autour, vers le prêtre, avec le regard étonné des enfants de quelques jours. Ce dernier le prend sur ses bras et le soulève à bras tendus, le visage vers le Temple en se tenant contre une sorte d’autel qui est au-dessus des marches. La cérémonie est achevée. Le Bébé est rendu à sa Mère et le prêtre s’en va.

Il y a des gens, des curieux qui regardent. Parmi eux se dégage un petit vieux courbé qui marche péniblement en s’appuyant sur une canne. Il doit être très vieux, je dirais plus qu’octogénaire. Il s’approche de Marie et lui demande de lui donner pour un instant le Bébé. Marie le satisfait en souriant.

C’est Syméon : j’avais toujours cru qu’il appartenait à la caste sacerdotale et au contraire, c’est un simple fidèle, à en juger du moins par son vêtement. Il prend l’Enfant, le baise. Jésus lui sourit avec la physionomie incertaine des nourrissons. Il semble qu’il l’observe curieusement parce que le petit vieux pleure et rit à la fois et les larmes font sur sa figure des dessins emperlés en s’insinuant entre les rides et retombant sur la barbe longue et blanche vers laquelle Jésus tend les mains. C’est Jésus mais c’est toujours un petit bébé et ce qui remue devant lui attire son attention et lui donne des velléités d de se saisir de la chose pour mieux voir ce que c’est. Marie et Joseph sourient et aussi les personnes présentes qui louent la beauté du Bébé.
J’entends les paroles du saint vieillard et je vois le regard étonné de Joseph, l’émotion de Marie, les réactions du petit groupe des personnes présentes, les unes étonnées et émues aux paroles du vieillard, les autres prises d’hilarité. Parmi ces derniers se trouvent des hommes barbus et de hautains membres du Sanhédrin qui hochent la tête. Ils regardent Syméon avec une ironique pitié ; ils doivent penser que son grand âge lui a fait perdre la tête.

Le sourire de Marie s’éteint en une plus vive pâleur lorsque Syméon lui annonce la douleur. Bien qu’elle sache, cette parole lui transperce l’âme. Marie s’approche davantage de Joseph pour trouver du réconfort ; elle serre passionnément son Enfant sur son sein et, comme une âme altérée, elle boit les paroles d’Anne qui, étant femme, a pitié de la souffrance de Marie et lui promet que l’Eternel adoucira l’heure de sa douleur en lui communiquant une force surnaturelle : «  Femme, Celui qui a donné le Sauveur à son peuple ne manquera pas de te donner son Ange pour soulager tes pleurs. L’aide du Seigneur n’a pas manqué aux grandes femmes d’Israël et tu es bien plus que Judith et que Yaël. Notre Dieu te donnera un cœur d’or très pur pour résister à la mer de douleur par quoi tu seras la plus grande Femme de la création, la Mère. Et toi, Petit, souviens-toi de moi à l’heure de ta mission ».

Jésus dit :

« Deux enseignements qui conviennent à tous, se dégagent de la description que tu as donnée.

Premier enseignement :ce n’est pas au prêtre, plongé dans les rites, et avec l’esprit absent, mais à un simple fidèle que se dévoile la vérité.

Le prêtre toujours en relation avec la Divinité, appliqué au soin de tout ce qui se rapporte à Dieu, consacré à tout ce qui est au-dessus de chair, aurait dû voir tout de suite quel était le petit Enfant qu’on venait offrir au temple ce matin-là. Mais pour qu’il pût le voir, il lui aurait fallu un esprit vivant. Pas uniquement l’habit qui recouvrait un esprit sinon mort, du moins endormi.

L’Esprit de Dieu peut, s’il le veut, tonner et secouer comme la foudre et le tremblement de terre même l’esprit l plus fermé. Il le peut. Mais généralement, comme Il est Esprit d’ordre, comme est ordre Dieu en toutes ses Personnes et en sa manière d’agir, Il se répand et parle, je ne dis pas là où Il rencontre un mérite suffisant pour recevoir son effusion, car alors il y en aurait bien peu qui auraient cette grâce et toi non plus ne jouirais pas de ses lumières, mais là où il voit une suffisante « bonne volonté » pour attirer cette effusion.

Comment déploie-t-on cette bonne volonté ? Par une vie qui, dans la mesure du possible, vient toute de Dieu. Dans la foi, l’obéissance, la pureté, la chasteté, la générosité, la prière. Pas dans les pratiques extérieures : les prières. Il y a moins de différence entre la nuit et le jour qu’entre les pratiques et la prière. La prière, c’est une communion d’esprit avec Dieu d’où on sort revigoré et décidé à être toujours plus de Dieu. La pratique extérieure est une habitude quelconque avec des buts divers mais toujours égoïstes. Elle vous laisse comme vous êtes ou même avec en plus un péché de mensonge et de paresse.

Syméon avait cette bonne volonté. La vie ne lui avait pas épargné les angoisses et les épreuves. Mais il n’avait pas perdu sa bonne volonté. Les vicissitudes des années n’avaient pas entamé ni ébranlé la foi qu’il avait dans le Seigneur, dans ses promesses, et n’avaient pas interrompu sa bonne volonté d’être toujours plus digne de Dieu. Et Dieu, avant que les yeux de son serviteur fidèle ne se ferment à la lumière du soleil, en attendant de s’ouvrir au Soleil de Dieu, rayonnant des Cieux ouverts à mon ascension après le Martyre, Dieu lui envoya un rayon de son Esprit qui le dirigea vers le Temple pour voir la Lumière même, venue au monde.

« Conduit par l’Esprit Saint » dit l’Evangile. Oh ! Si les hommes savaient quel Ami Parfait est l’Esprit Saint ! Quel Guide ! Quel Maître ! S’ils l’aimaient et l’invoquaient cet Amour de la Très Sainte Trinité, cette Lumière de la Lumière, ce Feu du Feu, cette Intelligence, cette Sagesse ! Combien ils seraient plus instruits de ce qu’il est nécessaire de savoir !

Syméon a attendu toute une longue vie de « voir la Lumière », avant de savoir accomplie la promesse de Dieu. Mais il n’a jamais douté. Il ne s’est jamais dit : « C’est inutile que je persévère dans la l’espérance et la prière ». Il a persévéré. Il a obtenu de « voir » ce que ne voient pas le prêtre et les membres du Sanhédrin orgueilleux et aveuglés : le Fils de Dieu, le Messie, le Sauveur, en ce corps d’enfant qui lui donnait tiédeur et sourires. Il a eu le sourire de Dieu, première récompense de sa vie honnête et pieuse, à travers mes lèvres de Bébé.

Deuxième leçon : les paroles d’Anne. Elle aussi, prophétesse, voit en Moi, nouveau-né, le Messie. Et cela, étant donné son don prophétique, lui est naturel. Mais écoute, écoutez ce que, poussée par la foi et la charité, elle dit à ma Mère. Faites-en une lumière pour votre esprit qui tremble en ce temps de ténèbres, en cette Fête de la Lumière. « A qui a donné un Sauveur ne fera pas défaut le pouvoir de donner son Ange pour essuyer tes larmes, vos larmes ».

Pensez que Dieu s’est donné Lui-même pour anéantir l’œuvre de Satan dans les esprits. Ne pourra t-Il pas vaincre maintenant les Satans qui vous torturent ? Ne pourra t-Il pas essuyer vos pleurs en mettant en fuite ces Satans et en rendant la paix de son Christ ? Pourquoi ne le Lui demandez-vous pas avec foi ? Une foi vraie, irrésistible, devant laquelle la rigueur de Dieu, indigné par vos fautes si nombreuses, tombe avec un sourire, tandis que le pardon arrive apportant l’aide qui en est la conséquence et la bénédiction qui est l’arc-en-ciel au-dessus de cette terre submergée par un déluge de sang voulu par vous-mêmes ?

Réfléchissez : le Père, après avoir puni les hommes par le Déluge, se dit à Lui-même et à son Patriarche : « Je ne maudirai plus la terre à cause des hommes parce que les sentiments et les pensées du cœur humain sont inclinés vers le mal dès l’adolescence. Je ne punirai plus tout être vivant comme je l’ai fait ». Et Il est resté fidèle à sa parole, Il n’a plus envoyé de Déluge. Mais vous, combien de fois vous êtes-vous dit et avez-vous dit à Dieu : « Si nous nous sauvons, cette fois, si tu nous sauves, nous ne ferons jamais plus de guerres, jamais plus » et puis n’en avez-vous pas toujours fait de plus terribles ? Combien de fois, menteurs et sans respect pour le Seigneur et pour votre parole ? Et pourtant, Dieu vous aiderait encore une fois, si la grande masse des fidèles l’appelait avec une foi et un amour irrésistibles.

Vous tous, qui, trop peu nombreux pour contrebalancer la foule de ceux qui maintiennent toute vive la rigueur de Dieu, restez cependant dévoués à Dieu en dépit des menaces terribles de l’heure présente suspendues sur les têtes et qui croissent d’un instant à l’autre. Mettez votre angoisse aux pieds de Dieu. Lui saura vous envoyer son Ange comme Il a envoyé le Sauveur au monde. Ne craignez pas. Restez unis à la Croix. Elle a toujours triomphé des embûches du démon qui par la férocité des hommes et les tristesses de la vie, cherche à incliner au désespoir, c'est-à-dire à la séparation d’avec Dieu, les cœurs qu’il ne peut prendre d’une autre manière ».

3EME MYSTERE JOYEUX : LA NAISSANCE DE JESUS

Publié le 23/10/2013 à 22:17 par mammarosa
3EME MYSTERE JOYEUX : LA NAISSANCE DE JESUS

LA NAISSANCE DE JESUS

(Tiré du 3ème Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé de Maria VALTORTA »)

 

(Marie l’évoque en allant à Bethléem avec Jésus, les apôtres, Marziam, Marie d’Alphée et Marie Salomé).

Ils continuent leur route par la fraîche vallée orientée d’est en ouest puis ils tournent légèrement vers le Nord, côtoient une colline qui se dresse là et rejoignent ainsi la route qui de Jérusalem conduit à Bethléem, justement à côté du cube surmonté d’une coupole ronde de tombeau de Rachel. Tous s’approchent pour prier avec respect.

« Ici, nous nous sommes arrêtés, Joseph et moi… Tout est comme alors. Il n’y a que la saison qui diffère. C’était alors une froide journée de Casleu. Il avait plu et les routes étaient devenues boueuses puis il s’était levé un vent glacial et peut-être que pendant la nuit, il avait gelé. Les chemins s’étaient durcis mais, tous sillonnés par des chars et par la foule, ils étaient comme une mer couverte de barques et mon petit âne fatiguait beaucoup… »

« Et toi, non, Mère ? »

« Oh ! Moi, je t’avais Toi ! ... » Et son regard exprime une telle béatitude qu’il est émouvant.

Puis elle se remet à parler :

« La nuit tombait et Joseph était très préoccupé… Il se levait toujours plus fort un vent cinglant… Les gens se hâtaient vers Bethléem, s’entrechoquant et plusieurs prenaient à parti mon petit âne qui avançait si doucement, cherchant où il devait mettre les sabots… Il semblait savoir que tu y étais… et que tu faisais ton dernier sommeil dans le berceau de mon sein. Il faisait froid… mais moi, je brûlais. Je te sentais arriver… Arriver ? Tu pourrais dire : « Depuis neuf mois, j’y étais Maman ». Oui mais alors c’était comme si tu venais des Cieux. Les Cieux s’abaissaient, s’abaissaient sur moi et moi, j’en voyais les splendeurs… Je voyais la Divinité qui brûlait dans la joie de ta toute proche naissance et ces feux me pénétraient, m’incendiaient, m’abstrayaient…de tout…Froid…vent…foule, tout cela n’était rien ! Je voyais Dieu… De temps à autre, avec effort, je réussissais à ramener mon esprit sur la terre et je souriais à joseph qui avait peur pour moi du froid et de la fatigue et qui conduisait le petit âne par crainte d’un faux pas et qui m’enveloppait dans une couverture de peur que je ne prenne froid…Mais il ne pouvait rien arriver. Les secousses, je ne les sentais pas. Il me semblait avancer sur un chemin d’étoiles, au milieu de nuées éclatantes que soutenaient les Anges… Et je souriais… D’abord à Toi… Je te regardais à travers les barrières de la chair, dormir avec tes petits poings fermés dans un petit lit de roses vivantes, mon bouton de lis… Puis je souriais à l’époux si affligé, pour l’encourager… et aussi aux gens qui ne savaient pas que déjà, ils respiraient dans l’aura du Sauveur…

Nous nous arrêtâmes près du tombeau de Rachel pour faire reposer le petit âne et pour manger un peu de pain et d’olives, nos provisions de pauvres. Mais moi, je n’avais pas faim. Je ne pouvais pas avoir faim… Ma joie me nourrissait… Nous reprîmes le chemin… Venez que je vous montre où nous avons rencontré le berger… Ne craignez pas que je me trompe. Je revis cette heure et je retrouve chaque endroit  car je vois tout à travers une grande lumière angélique. Peut-être les multitudes des Anges sont de nouveau ici, invisibles pour les corps mais visibles pour les âmes avec leur lumineuse blancheur, et tout se découvre et tout est indiqué. Eux ne peuvent se tromper et ils me conduisent… pour ma joie et votre joie. Voici : c’est de ce champ à celui-là que vint Elie avec ses brebis et Joseph lui demanda du lait pour moi. Et c’est ici, dans ce pré, que nous nous sommes arrêtés pendant qu’il trayait le lait chaud et nourrissant et qu’il donnait ses conseils à Joseph. Venez, venez… Voici, voici le dernier sentier du vallon avant Bethléem. Nous l’avons pris parce que la route principale aux abords de Bethléem était encombré de gens et de montures…

Voici Bethléem ! Oh ! Chère terre de mes pères qui m’as donné le premier baiser de mon Fils ! Tu t’es ouverte, bonne et odorante comme le pain dont tu portes le nom, pour donner le Vrai Pain au monde qui meurt de faim. Tu m’as embrassée, toi en qui est demeuré le maternel amour de Rachel, comme une mère, terre sainte de la Bethléem de David, premier temple élevé au Sauveur, à l’étoile du matin née de Jacob pour enseigner la route des Cieux à toute l’Humanité ! Regardez comme la ville est belle en ce printemps ! Mais alors aussi, bien que les champs et les vignes fussent dépouillés, elle était belle ! Un léger voile de givre faisait resplendir les branches nues et elles se couvraient d’une poussière de diamants comme si elles étaient enveloppées dans un impalpable voile de Paradis. En chaque maison la cheminée fumait pour le souper tout proche, et la fumée, montant d’échelon en échelon, jusqu’à ce sommet, montrait la ville elle-même toute voilée…

Tout était chaste, recueilli, dans l’attente… de Toi, de Toi, Fils ! La terre te sentait venir… Et ils t’auraient senti aussi les Bethlémites car ils ne sont pas méchants, bien que vous ne le croyiez pas. Ils ne pouvaient nous abriter… Dans les maisons honnêtes et bonnes de Bethléem s’entassaient, arrogants comme toujours, sourds et orgueilleux, ceux qui maintenant encore le sont, et eux ne pouvaient te sentir Toi… Combien de pharisiens, de sadducéens, d’hérodiens, de scribes, d’esséniens il y avait ! Oh ! Leurs cœurs maintenant fermés, c’est la suite de leur dureté de cœur d’alors. Ils ont fermé leurs cœurs à l’amour à l’égard de la pauvre sœur ce soir là… et ils sont restés et ils restent dans les ténèbres. Ils ont repoussé Dieu dès cet instant, en repoussant loin d’eux l’amour du prochain.

Venez. Allons à la grotte. Il est inutile d’entrer dans la ville. Les plus grands amis de mon Enfant n’y sont plus. La nature amie nous suffit avec ses pierres, sa petite rivière, son bois pour faire du feu. La nature qui a senti venir son Seigneur…Voila, venez rassurés. On tourne ici…Voici les ruines de la Tour de David. Oh ! Elles me sont chères plus qu’un palais de roi ! Ruines bénies ! Arbre béni, que comme par miracle, le vent a dépouillé de tant de branches pour que nous trouvions du bois et puissions faire du feu ! »

Marie descend rapidement vers la grotte, franchit le ruisseau sur une planche qui sert de pont, court sur l’emplacement qui se trouve devant les ruines et tombe à genoux sur le seuil de la grotte. Elle se penche et en baise le sol. Tous les autres la suivent. Ils sont émus… L’enfant, qui ne la quitte pas un instant, semble écouter une merveilleuse histoire et ses yeux noirs boivent les paroles et les gestes de Marie sans en perdre un seul.

Marie se relève et entre en disant :

« Tout, tout comme alors !... Mais alors il faisait nuit… Joseph fit de la lumière à mon entrée. Alors, alors seulement, en descendant de l’âne, je sentis à quel point j’étais fatiguée et gelée… Un bœuf nous salua. J’allai à lui pour sentir un peu de chaleur, pour m’appuyer au foin… Joseph, ici, ou je suis, étendit du foin pour me faire un lit et le sécha pour moi comme pour Toi, Fils, à la flamme allumée dans ce coin…car il était bon comme un père d’Ange-époux…Et nous tenant par la main, comme deux frères perdus dans l’obscurité de la nuit, nous mangeâmes du pain et du fromage et puis il alla là-bas pour alimenter le feu, enleva son manteau pour boucher l’ouverture… En réalité, il fit tomber le voile devant la gloire de Dieu qui descendait des cieux, Toi, mon Jésus…et je restai sur le foin, dans la tiédeur des deux animaux, enveloppée dans mon manteau et dans une couverture de laine…Mon cher époux !...En cette heure d’anxiété où j’étais seule devant le mystère de la première maternité, toujours pleine d’inconnu pour une femme et, pour moi, dans mon unique maternité, remplie aussi du mystère qu’aurait été la vision du Fils de Dieu émergeant d’une chair mortelle, lui, Joseph, fut pour moi une mère, il fut un Ange…mon réconfort…alors toujours…

Et ensuite, le silence t le sommeil qui vinrent envelopper le Juste…pour qu’il ne vit pas ce qui était pour moi le baiser quotidien de Dieu…Et pour moi, après l’intermède des nécessités humaines, voici les flots démesurés de l’extase arrivant de la mer paradisiaque et qui me soulevaient de nouveau sur des crêtes lumineuses toujours plus hautes, me portant en haut, en haut, avec eux, dans un océan de lumière, de joie, de paix, d’amour jusqu’à ce que je me trouve perdue dans la mer de Dieu, du sein de Dieu…

Une voix de la terre, encore : « Tu dors, Marie ? » Oh ! Si lointaine !... Un écho, un souvenir de la terre !... et si faible que l’âme n’en est pas touchée, et je ne sais quelle réponse j’y fais pendant que je monte, que je monte encore dans cet abîme de feu, de béatitude infinie, d’avant-goût de Dieu…jusqu’à Lui, jusqu’à Lui…Oh ! Mais est-ce Toi qui es né ou est-ce moi qui suis née du rayonnement trinitaire, cette nuit-là ? Est-ce moi qui t’ai donné Toi, ou Toi qui m’a aspirée pour me donner ? Je ne sais pas…Et puis la descente, de chœur en chœur, d’astre en astre, de nuage en nuage, douce, lente, bienheureuse, tranquille comme celle d’une fleur qu’un aigle a porte dans les hauteurs et qu’il a laissée tomber, et qui descend lentement sur les ailes de l’air, devenue plus belle par une pluie de pierres précieuses, par un morceau d’arc-en-ciel dérobé au ciel et qui se retrouve sur la terre natale…Mon diadème :Toi ! Toi sur mon cœur…

M’étant assise ici, après t’avoir adoré à genoux, je t’ai aimé. Finalement, j’ai pu t’aimer sans la barrière de la chair et d’ici, je me suis levée pour te porter à l’amour de celui qui comme moi était digne de t’aimer dans les premiers. Et ici, entre ces deux rustiques colonnes, je t’ai offert au Père. Et ici, tu as reposé pour la première fois sur le cœur de Joseph…Et puis je t’ai emmailloté et, ensemble, nous t’avons déposé ici…Je te berçais pendant que Joseph séchait le foin à la flamme et le tenait chaud en le mettant sur sa poitrine et puis, à cet endroit, pour t’adorer tous les deux, penchés sur Toi ainsi, ainsi comme moi maintenant, pour boire ta respiration, pour voir à quel anéantissement peut conduire l’amour, pour verser les larmes que certainement on verse au Ciel pour la joie inépuisable de voir Dieu ».

Marie est allée et venue pendant cette évocation, indiquant les endroits, haletante d’amour, une larme scintillant dans ses yeux bleus et un sourire de joie sur les lèvres. Elle se penche réellement sur son Jésus qui s’est assis sur une grosse pierre pendant cette évocation, et elle baise ses cheveux en pleurant et adorant comme alors…

« Et puis les bergers…à l’intérieur, ici, pour leur adorer avec leur âme bonne, avec le grand soupir de la terre qui entrait avec eux, avec leur odeur d’hommes, de troupeaux, de foin ; et au-dehors, et partout, les Anges, pour t’adorer par leur amour, par leurs chants que ne peut redire une créature humaine, et par l’amour des Cieux, par l’atmosphère des Cieux qui entrait avec eux, qu’eux apportaient avec leurs clartés…Ta naissance, béni !... »

Marie s’est agenouillée à côté de son Fils et elle pleure d’émotion, la tête appuyée sur ses genoux. Pendant quelques instants, personne n’ose parler. Plus ou moins émus, les assistants regardent autour d’eux comme si au milieu des araignées et des cailloux raboteux, ils espéraient voir la scène décrite…

Marie se ressaisit et dit : « Voila, j’ai dit la naissance de mon Fils dans son infinie simplicité et son infinie grandeur, avec mon cœur de femme, non pas avec la sagesse d’un maître. Il n’y a rien d’autre car ce fut la chose la plus grande de la terre, cachée sous les apparences les plus communes ».

« Mais le lendemain ? Et Ensuite ? » Demandent plusieurs parmi lesquels les deux Marie.

« Le lendemain ? Oh ! Très simple ! Je fus la mère qui donne le lait à son bébé, qui le lave et l’emmaillote comme le font toutes les mères. Je chauffais l’eau puisée au ruisseau, sur le feu allumé là-dehors pour que la fumée ne fasse pas pleurer ses deux yeux bleus et puis dans le coin le plus abrité, dans un vieux baquet, je lavais mon enfant et je le mettais dans des langes frais. Et j’allais à la rivière laver les petits langes et je les étendais au soleil… et puis, joie entre les joies, je Lui donnais le sein et Lui tétait, prenait des couleurs, était heureux…Le premier jour, à l’heure la plus chaude, j’allai m’asseoir là-dehors pour bien le voir. Ici, le jour filtre sans entrer  et la lumière et la flamme donnaient un bizarre aspect aux choses. J’allai dehors, au soleil…et je regardai le Verbe Incarné. La Mère a alors connu son Fils et la servante de Dieu son Seigneur. Et je fus femme et adoratrice…Puis la maison d’Anne…les journées auprès du berceau, les premiers pas, la première parole…Mais cela se fut ensuite, en son temps…Et rien, rien ne fut semblable à l’heure de ta naissance…Ce n’est qu’en revenant à Dieu que je retrouverai cette plénitude… »

(Tiré du premier Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé »)

Marie dit :

« Moi, Marie, j’ai racheté la femme avec ma Maternité Divine. Mais cela ne fut que le début de la Rédemption de la femme. Me refusant à toute union humaine par le vœu de virginité, j’avais repoussé toute satisfaction charnelle en méritant ainsi la grâce de Dieu. Mais ce n’était pas encore suffisant. En effet, le péché d’Eve était comme un arbre à quatre branches : orgueil, cupidité, gourmandise, luxure. Et ces quatre branches devaient être coupées avant de stériliser l’arbre jusqu’en ses racines.

C’est en m’humiliant jusqu’au plus profond de moi-même que j’ai vaincu l’orgueil.

Je me suis humiliée devant tut le monde. Je ne parle pas de mon humilité devant Dieu. Elle est due au Très Haut par toute créature. Son Verbe la possédait. Je devais l’avoir, moi, femme. Mais as-tu réfléchi à toutes ces humiliations que j’ai dû supporter, et sans me défendre, d’aucune manière, de la part des hommes ? Même Joseph, qui était juste, m’avait accusée en son cœur. Les autres qui n’étaient pas justes, avaient péché en médisant de ma grossesse, et la rumeur de leurs paroles était venue comme un flot amer se briser contre mon honneur de femme.

Ce furent les premières des humiliations innombrables que ma vie de Mère de Jésus et du genre humain me procurèrent. Humiliations de pauvreté, humiliations de réfugiée, humiliations pour les reproches des parents et amis qui, ne connaissant pas la vérité, taxaient de faiblesse ma conduite maternelle à l’égard de Jésus, devenu jeune homme, humiliations pendant les trois années de son ministère, humiliations cruelles à l’heure du Calvaire, humiliations jusqu’à reconnaître que je n’avais pas de quoi acheter une place et des aromates pour la sépulture de mon Fils.

J’ai vaincu la cupidité des premiers Parents en renonçant d’avance à ma Créature.

Une mère ne renonce jamais que par force à sa créature. Si elle est réclamée à son cœur par la patrie, l’amour d’une épouse ou Dieu Lui-même, elle se raidit contre la séparation. C’est naturel. Le fils croît dans le sein maternel et on ne coupe jamais complètement le lien qui tient sa personne unie à la nôtre. Même quand on a rompu le canal vital de l’ombilic, il reste toujours un nerf qui part du cœur de la mère, un nerf spirituel, plus vivant et plus sensible qu’un nerf physique et qui est branché sur le cœur du fils. Et on le sent s’étirer à en faire souffrir si l’amour de Dieu ou d’une créature, le devoir patriotique éloignent le fils de la mère. Et il se brise en déchirant le cœur si la mort arrache un fils à une mère.

Et moi, j’ai renoncé, dès l’instant que je l’ai eu, à mon Fils. Je l’ai donné à Dieu, je l’ai donné à vous. Moi, du fruit de mon sein, je me suis dépouillée pour réparer la faute d’Eve du fruit dérobé à Dieu.

J’ai vaincu la gourmandise, celle du savoir et celle de la jouissance, en acceptant de savoir uniquement ce que Dieu voulait que je sache, sans demander à moi-même ou à Lui plus que ce qui m’avait été dit. J’ai cru, sans chercher. J’ai vaincu la gourmandise de la jouissance car je me suis refusé toute satisfaction sensuelle. Ma chair, je l’ai mise sous mes pieds. La chair, instrument de Satan, je l’ai mise avec Satan sous mon talon afin de m’en faire un escabeau pour m’approcher du Ciel. Le Ciel, mon but ! Là où est Dieu, ma seule faim, une faim qui n’est pas gourmandise mais nécessité bénie par Dieu qui ne veut nous voir d’appétit que pour Lui seul.

J’ai vaincu la luxure, qui est la gourmandise portée jusqu’à la gloutonnerie. En effet, tout vice non réfréné conduit à un vice plus grand. La gourmandise d’Eve, déjà condamnable, l’a conduite à la luxure. Il ne lui a pas suffi de se satisfaire seule, elle a voulu pousser sa faute jusqu’au raffinement. Elle a connu la luxure et l’a enseignée à son compagnon. J’ai bouleversé les termes et, au lieu de descendre, j’ai toujours monté. Au lieu de faire déchoir, j’ai toujours attiré vers les sommets, et de mon compagnon, qui était un homme honnête, j’en ai fait un Ange.

Dès que je possédais Dieu, et avec Lui ses richesses infinies, je me suis hâtée de me dépouiller en disant : « Voilà : qu’elle soit faite pour Lui et par Lui ta volonté ». Chaste est celui-là qui possède la retenue, non seulement de la chair, mais encore des affections et des pensées. Je devais être la Chaste pour réduire à rien l’Impudique de la chair, du cœur et de l’esprit. Je n’ai pas quitté cette retenue en ne disant pas même de mon Fils, qui était uniquement à moi sur la terre comme il était uniquement à Dieu au Ciel : « Celui-ci est à moi, je le veux ».

Pourtant cela ne suffisait pas encore pour rendre à la femme la paix perdue par Eve. Cette paix, je vous l’aie obtenue au pied de la Croix, en voyant mourir Celui que tu as vu naître. En me sentant arracher les entrailles au cri de ma Créature qui mourait, je me suis vidée de tout féminisme : je n’étais plus chair mais Ange. Marie, la Vierge unie comme épouse à l’Esprit, est morte à ce moment-là. Il restait la Mère de la grâce, celle qui par son tourment vous a engendrés à la Grâce et vous l’a donnée. La femelle que j’avais reconsacrée femme la nuit de Noel, a acquis au pied de la Croix le moyen de devenir la créature des Cieux.

Moi, j’ai fait cela, pour vous, en me refusant toute satisfaction, même sainte. De vous, réduites par Eve, à être des femelles pas supérieures aux compagnes des animaux, j’ai fait, pourvu que vous le vouliez, les saintes de Dieu. J’ai atteint ce sommet pour vous. Comme Joseph, je vous ai portées vers les hauteurs. Le rocher du Calvaire est pour moi le Mont des Oliviers. Là, j’ai pris mon élan pour porter jusqu’aux Cieux l’âme de nouveau sanctifiée de la femme, en même temps que ma chair, glorifiée pour avoir porté le Verbe de Dieu, et j’ai supprimé en moi jusqu’à la dernière trace d’Eve, la dernière racine de cet arbre aux quatre rameaux empoisonnés et la racine enfoncée dans les sens qui avait entraîné à sa chute l’humanité, et qui, jusqu’à la fin des siècles et jusqu’à la dernière femme, vous mordra les entrailles. C’est de l’endroit où je resplendis dans le rayonnement de l’Amour que je vous appelle et vous indique le Remède pour vous vaincre vous-mêmes : la Grâce de mon Seigneur et le Sang de mon Fils ».

2EME MYSTERE JOYEUX : LA VISITATION

Publié le 23/10/2013 à 22:16 par mammarosa
2EME MYSTERE JOYEUX : LA VISITATION

LA VISITE DE MARIE A ELISABETH

(Tiré du 1er Volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé de Maria VALTORTA »)

 

Je suis dans un pays montagneux. Ce ne sont pas de hautes montagnes mais ce ne sont non plus des collines. Elles ont déjà des cimes et des gorges de vraies montagnes comme on en voit sur notre Apennin tosco-ombrien. La végétation est drue et magnifique. Il y a en abondance des eaux fraîches qui conservent vertes les prairies et productifs les vergers peuplés de pommiers, de figuiers avec, autour des maisons, des vignes. Ce doit être le printemps car les grappes sont déjà grosses comme des grains de vesce et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui maintenant paraissent verts ; sur les branches supérieures des figuiers, il y a des fruits qui sont déjà bien formés. Les prés sont un vrai tapis moelleux aux mille couleurs. Les troupeaux sont en train d’y paître, ou bien ils se reposent, taches blanches sur l’émeraude de l’herbe.

Marie gravit, avec sa monture, un chemin en assez bon état qui doit être la principale voie d’accès. Elle monte parce que le pays dont l’aspect est assez régulier, est situé plus haut. Celui qui me renseigne habituellement me dit : « Cet endroit, c’est l’Hébron ». Vous me parliez de Montana. Mais je ne suis pas fixée, je ne sais si « Hébron » désigne tout le pays ou l’agglomération. Je dis donc ce que j’entends.

Voila que Marie est entrée dans la cité. C’est le soir : des femmes sur les portes observent l’arrivée de l’étrangère et en parlent entre elles. Elles la suivent de l’œil et ne se rassurent qu’en la voyant s’arrêter devant une des plus belles maisons située au milieu du pays. Devant se trouve un jardin puis, en arrière et autour, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend suivant le relief de la montagne pour aboutir à un bois de haute futaie ; ensuite j’ignore ce qu’il y a. La propriété est entourée d’une haie de ronces ou de rosiers sauvages. Je ne distingue pas bien ce qu’ils portent. La fleur et le feuillage de ces buissons se ressemblent beaucoup et tant que le fruit n’est pas formé sur les branches, il est facile de se tromper. Sur le devant de la maison, sur le côté donc qui fait face au pays, la propriété est entourée d’un petit mur blanc sur lequel courent des branches de vraies roses, pour l’instant sans fleurs mais déjà garnis de boutons. Au centre, une grille de fer qui est fermée. On se rend compte que c’est la maison d’un notable du pays ou d’un habitant assez fortuné. Tout, en effet, indique sinon la richesse, au moins l’aisance certainement. Il y a beaucoup d’ordre.

Marie descend de sa monture et s’approche de la grille. Elle regarde à travers les barreaux et ne voit personne. Alors elle cherche à manifester sa présence. Une petite femme qui, plus curieuse que les autres, l’a suivie, lui indique un bizarre agencement qui sert de clochette. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on remue l’axe avec une corde, ils battent l’un contre l’autre en faisant un bruit qui imite celui d’une cloche ou d’un gong.

Marie tire la corde mais si gentiment que l’appareil tinte légèrement et personne ne l’entend. Alors la femme, une petite vieille, tout nez et menton et entre les deux, une langue qui en vaut dix, s’accroche à la corde et tire, tire, tire. Un vacarme à réveiller un mort. « C’est cela qu’il faut faire. Autrement, comment pouvez-vous vous faire entendre ? Sachez qu’Elisabeth est vieille et aussi Zacharie. Et à présent, il est muet et sourd par-dessus le marché. Les domestiques sont aussi vieux, le savez-vous ? N’êtes-vous jamais venue ? Connaissez-vous Zacharie ? Vous êtes… ».
Pour délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions, survient un petit vieux qui boite.  Ce doit être un jardinier ou un agriculteur car il a en mains un sarcloir et, attachée à la ceinture, une serpette. Il ouvre et Marie entre en remerciant la petite vieille mais… hélas ! Sans lui répondre. Quelle déception pour la curieuse !

A peine à l’intérieur, Marie dit : « Je suis Marie de Joachim et d’Anne, de Nazareth. Cousine de vos maîtres ».

Le petit vieux s’incline, salue et se met à crier : « Sara ! Sara ! ». Il rouvre la gille pour faire rentrer l’âne resté dehors parce que Marie, pour se défaire de la petite vieille importune, s’est glissée vite vite à l’intérieur et le jardinier , aussi rapide qu’elle, a fermé la grille au nez de la commère et tout en faisant entrer la monture, il dit : «  Ah ! Grand bonheur et grande peine en cette maison ! Le Ciel a donné un fils à la stérile, que le Très Haut en soit béni ! Mais Zacharie est revenu, il y a sept mois, muet de Jérusalem. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Vous l’avez peut être appris ? La patronne vous a tant désirée au milieu de cette joie et de cette peine ! Souvent, elle parlait de vous avec Sara et disait : « Si j’avais encore ma petite Marie avec moi ! Si elle avait encore été au Temple ! J’aurais demandé à Zacharie de l’amener. Mais maintenant le Seigneur l’a voulue comme épouse à Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me donner du réconfort dans cette peine et m’aider à prier Dieu car elle est si bonne et au Temple, tout le monde la pleure. A la dernière fête, quand je suis allée avec Zacharie la dernière fois à Jérusalem pour remercier Dieu de m’avoir donné un fils, j’ai entendu ses maîtresses me dire : «  Le Temple semble avoir perdu les chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus en ces murs ». « Sara ! Sara ! Ma femme est un peu sourde mais viens, viens que je te conduise ».

Au lieu de Sara, voila en haut d’un escalier au flanc d’un côté de la maison, une femme d’âge plutôt avancé, déjà toute ridée avec des cheveux très grisonnants. Ses cheveux devaient être très noirs parce que très noirs sont encore ses cils et ses sourcils et qu’elle était très brune, le teint de son visage l’indique clairement. Contrastant étrangement avec vieillesse évidente, sa grossesse est déjà très apparente malgré l’ampleur de ses vêtements. Elle regarde protégeant par la main ses yeux du soleil. Elle a reconnu Marie. Elle lève les bras au ciel avec un : « Oh ! » étonné et joyeux et se hâte, autant qu’il lui est possible, à la rencontre de Marie. Marie, toujours réservée dans sa démarche, se met aussi à courir, agile comme un faon et arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. Marie reçoit sur son cœur avec une vive allégresse sa cousine qui pleure de joie en la voyant.

Elles restent embrassées un instant et puis Elisabeth se détache de l’étreinte avec un : « Ah ! » où se mêlent la douleur et la joie et elle porte la main sur son ventre grossi. Elle penche son visage, pâlissant et rougissant alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal.

Mais Elisabeth, après être restée une minute comme recueillie en elle-même, lève un visage tellement radieux qu’il semble rajeuni. Elle regarde Marie avec vénération en souriant comme si elle voyait un Ange et puis elle s’incline en un profond salut en disant : « Bénie es-tu parmi toutes les femmes ! Béni le Fruit de ton sein ! (elle dit ainsi : deux phrases bien détachées). Comment ai-je mérité que vienne à moi, ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Voila qu’au son de ta voix, l’enfant a bondi de joie dans mon sein et lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a dit une très haute vérité dans les profondeurs de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu serait possible même ce qui ne serait pas possible à l’esprit humain ! Bénie es-tu parce que grâce à ta foi, tu feras accomplir les choses qui t’ont été prédites par le Seigneur et les prophéties des Prophètes pour ce temps-ci ! Bénie es-tu pour le Salut que tu as engendré pour la descendance de Jacob ! Bénie es-tu pour voir apporté la Sainteté à mon fils qui, je le sens, bondit comme une jeune chevrette pour la joie qu’il éprouve en mon sein ! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié avant la Rédemption par le Saint qui croît en toi ! ».

Marie, avec deux larmes, qui comme des perles descendent de ses yeux qui rient vers sa bouche qui sourit, le visage levé vers le ciel et les bras levés aussi, dans la pose que plus tard, tant de fois aura son Jésus, s’écrie : « Mon âme magnifie son Seigneur » et elle continue le cantique comme il nous a été transmis. A la fin, au verset : « Il a secouru Israël son serviteur…etc… », elle croise les mains sur sa poitrine, s’agenouille, prosternée jusqu’à terre en adorant Dieu.

Le serviteur s’était respectueusement éclipsé quand il avait vu qu’Elisabeth ne se sentait pas mal mais qu’au contraire, elle confiait ses pensées à Marie. Il revient du verger avec un vieillard imposant aux cheveux blancs et à la barbe blanche, qui de loin, avec de grands gestes et des sons gutturaux, salue Marie.

« Zacharie arrivé » dit Elisabeth en touchant à l’épaule la Vierge absorbée dans sa prière. « Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de n’avoir pas cru. Je t’en parlerai plus tard mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu puisque tu es venue, toi, la Pleine de Grâce ».

Marie se lève et va à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’à terre. Il est très ample ce vêtement et attaché à la taille par un large galon brodé.

Zacharie par gestes souhaite la bienvenue et ensemble, ils rejoignent Elisabeth. Ils entrent tous dans une vaste pièce très bien disposée. Ils y font asseoir Marie et lui font servir une tasse de lait qu’on vient de traire, il écume encore, avec des petites galettes.

Elisabeth donne des ordres à la servante, finalement apparue avec les mains enfarinées et des cheveux encore plus blancs qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Peut-être était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi à un serviteur, que j’entends appeler Samuel, l’ordre de porter le coffre de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte.

Marie répond entre temps aux questions que lui fait Zacharie en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses, qu’il lui parle de Joseph et qu’il lui demande comment elle se trouve épousée. Mais je comprends aussi que Zacharie n’a aucune lumière surnaturelle su l’état de Marie et sa condition de Mère du Messie. C’est Elisabeth qui, approchant de son mari et lui mettant affectueusement une main sur l’épaule comme pou une chaste caresse, lui dit : « Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur. » Mais elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie et Marie la regarde mais ne l’invite pas à en dire plus, et elle se tait.

Marie dit :

« La première manifestation de l’amour du prochain s’exerce envers le prochain. Que cela ne te semble pas un jeu de mots.

La charité a un double objet : Dieu et le prochain. Dans la charité à l’égard du prochain est comprise celle qui s’exerce envers nous-mêmes. Mais si nous nous aimons plus que les autres, nous ne sommes plus charitables, nous sommes égoïstes. Et même dans les choses permises, il faut être assez saint pour faire passer en premier lieu les besoins du prochain. Soyez tranquilles, mes enfants : Dieu, pour les âmes généreuses, supplée avec les moyens de sa toute puissante bonté.

Cette certitude m’a fait venir à Hébron pour aider ma parente dans la situation où elle se trouvait. Et à mon dessein de secours humain, en donnant au-delà de toute mesure, comme c’est son habitude, Dieu a ajouté le don d’un secours surnaturel auquel je ne pensais pas. Je vais pour porter un secours matériel, et Dieu sanctifie la droiture de ma démarche opérant la sanctification du fruit de sein d’Elisabeth et, avec cette sanctification qui présanctifia le Baptiste, soulage la souffrance physique d’une fille d’Eve âgée et concevant à un âge inhabituel.

Elisabeth, femme de foi intrépide et abandonnée avec confiance à la volonté de Dieu, mérita de comprendre le mystère renfermé en moi. L’Esprit lui parla par le bondissement de l’enfant en son sein. Le Baptiste a prononcé son premier discours d’Annonciateur du Verbe à travers les voiles des veines et de la chair, qui à la fois le séparaient de sa sainte mère et en même temps, l’unissaient à elle.

Et je ne refuse pas de dire, à elle qui en est digne et à qui la Lumière se révèle, ma qualité de Mère du Seigneur. Le refus de ma part aurait eu pour effet de refuser à Dieu la louange qui Lui était due, la louange que je portais en moi et que, ne pouvant dire à personne, je confiais aux plantes, aux fleurs, aux étoiles, au soleil, au chant mélodieux des oiseaux, aux brebis patientes, au murmure des ruisseaux et à la lumière d’or qui me donnait un baiser en descendant du Ciel. Mais prier à deux est plus doux que de dires, seules, notre prière. J’aurais voulu que le monde entier connaisse ma destinée, pas pour moi mais pour qu’il s’unisse à moi pour la louange de mon Seigneur.

La prudence m’a défendu de révéler à Zacharie la vérité. C’aurait été outrepasser l’œuvre de Dieu. Si j’étais pour Lui, Epouse et Mère, j’étais toujours sa servante et je ne devais pas, à cause de son grand amour pour moi, me permettre de me substituer à Lui et de prendre une décision qui m’aurait mise au-dessus de Lui.

Elisabeth en sa sainteté, se rend compte et se tait car qui est saint est toujours soumis et humble.

Un don de Dieu doit toujours nous rendre meilleurs. Plus nous recevons de Lui, plus nous devons donner, car plus nous recevons, plus cela manifeste qu’Il est en nous et avec nous et nous devons nous efforcer de nous rapprocher de sa perfection.

Voila pourquoi, en faisant passer au second plan mon travail personnel, je travaille pour Elisabeth. Je ne me laisse pas dominer par la crainte de n’avoir pas le temps. Dieu est le maître du temps. Quand on espère en Lui, on profite de sa providence même pour les choses matérielles. L’égoïsme n’avance à rien : il retarde tout. La charité ne retarde rien : elle avance les réalisations. Retenez bien toujours cela.

Quelle paix dans la maison d’Elisabeth ! Si je n’avais pas eu la pensée de Joseph et celle, celle de mon Enfant qui devait racheter le monde, j’aurais été heureuse. Mais déjà la Croix projetait son ombre sur ma vie et comme une sonnerie funèbre j’entendais la voix des Prophètes…

Je m’appelais Marie. L’amertume se mélangeait toujours aux douceurs que Dieu versait en mon cœur. Et elle y a toujours été, en augmentant jusqu’à la mort de mon Fils. Mais quand Dieu nous appelle à la destinée de victimes pour son honneur, oh ! il est doux d’être moulues comme le grain sous la meule pour faire de notre douleur le pain qui fortifie les faibles et les rend capables de gagner le Ciel ! »

1ER MYSTERE JOYEUX : L'ANNONCIATION

Publié le 23/10/2013 à 22:13 par mammarosa
1ER MYSTERE JOYEUX : L'ANNONCIATION

L’ANNONCIATION

(tiré du premier volume de « l’Evangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria VALTORTA).

 

Voici ce que je vois. Marie, très jeune adolescente, quinze ans au plus à la voir, est dans une petite pièce rectangulaire. Une vraie chambre de jeune fille. Contre le plus long des deux murs se trouve le lit : une couchette basse, sans rebord, couverte de nattes ou de tapis. On les dirait étendus sur une table ou une claie à roseaux. Ils sont en effet rigides et ne forment pas de courbe comme il arrive sur nos lits. Sur l’autre mur, une étagère avec une lampe à huile, des rouleaux de parchemin, un travail de couture soigneusement plié que l’on dirait de la broderie. A côté, vers la porte qui est ouverte sur le jardin mais couverte d’un rideau qu’un vent léger remue, est assise sur un tabouret bas la Vierge. Elle file du lin très blanc et doux comme de la soie. Ses petites mains, un peu moins claires que le lin, font tourner agilement le fuseau. Le petit visage, juvénile et si beau, est légèrement penché et souriant comme si elle caressait ou suivait quelque douce pensée.

Un profond silence dans la petite maison et le jardin. Une paix profonde, tant sur le visage de Marie que dans son environnement. La paix et l’ordre. Tout est propre et en ordre et le milieu très humble en son aspect et dans l’ameublement, presque comme une cellule, a quelque chose d’austère et en même temps de royal à cause de la netteté et du soin avec lequel sont disposées les étoffes sur le lit, les rouleaux, la lumière, le petit broc de cuivre près de la lumière, avec dedans un faisceau de branches fleuries, branches de pêchers ou de poiriers, je ne sais mais ce sont certainement des arbres à fruit avec des fleurs légèrement rosées.

Marie se met à chanter à voix basse et puis elle élève un peu la voix. Ce n’est pas du grand chant mais c’est déjà une voix qui vibre dans la petite pièce et où on sent vibrer son âme. Je ne comprends pas les paroles, c’est certainement de l’hébreu. Mais comme elle répète fréquemment « Jéhovah », je comprends qu’il s’agit de quelque chant sacré, peu être un psaume. Peut être Marie se rappelle les cantiques du Temple. Et ce doit être un doux souvenir car elle pose sur son sein les mains qui tiennent le fil et le fuseau et elle lève la tête en l’appuyant en arrière sur le mur ; son visage brille et ses yeux, perdus dans je ne sais quelle douce pensée, sont rendus plus luisants par des pleurs retenus mais qui les font paraître plus grands. Et pourtant ses yeux rient, sourient à une pensée qu’ils suivent et l’abstraient de ce qui l’entoure. Le visage de Marie, qui émerge du vêtement blanc et très simple, rosé et encadré par les tresses qu’elle porte comme une couronne autour de la tête, semble une belle fleur.

Le chant se change en une prière : 

« Seigneur, Dieu Très Haut, ne tarde pas d’envoyer ton Serviteur pour apporter la paix sur la terre. Suscite le temps favorable et la vierge pure et féconde pour l’avènement de ton Christ. Père, Père Saint, accorde à ta servante d’offrir sa vie dans ce but. Accorde-moi de mourir après avoir vu ta Lumière et ta Justice sur la terre et d’avoir vu, accomplie, la Rédemption. O Père Saint, envoie à la terre Celui qui a fait soupirer les prophètes. Envoie à ta servante le Rédempteur. Qu’à l’heure où se terminera ma journée, s’ouvre pour moi ta demeure parce que ses portes auront déjà été ouvertes par ton Christ, pour tous ceux qui ont espéré en Toi. Viens, viens, ô Esprit du Seigneur. Viens vers tes fidèles qui t’attendent. Viens, Prince de la Paix !... »

Marie reste ainsi toute recueillie.

Le rideau remue plus fort, comme si quelqu’un par derrière faisait un courant d’air ou le secouait pour l’écarter. Et une lumière blanche de perle, associée à l’argent pur, rend plus clairs les murs légèrement jaunes, plus vives les couleurs des étoffes, plus spirituel le visage levé de Marie. Dans la lumière et sans que la tenture soit écartée sur le mystère qui s’accomplit, même elle ne remue plus : elle pend absolument rigide contre les montants, comme si c’était un mur qui isole l’intérieur de l’extérieur, dans cette lumière se prosterne l’Archange.

Il doit nécessairement prendre un aspect humain mais cet aspect transcende l’humain. De quelle chair est formée cette figure très belle et fulgurante ? De quelle substance Dieu l’a-t-elle matérialisée pour la rendre sensible aux sens de la Vierge ? Seul Dieu peut posséder ces substances et s’en servir si parfaitement. C’est un visage, c’est un corps, ce sont des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres mais ce n’est pas notre opaque matière. C’est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, de la chevelure, des lèvres, une lumière qui se meut et sourit et regarde et parle.

« Salut, Marie, pleine de Grâce, salut ! ». La voix est un doux accord comme de perles qui tombent sur un métal précieux.

Marie tressaille et baisse les yeux. Et elle trésaille davantage quand elle voit cette créature de lumière agenouillée à un mètre environ de distance d’elle, les mains croisées sur la poitrine la regardant avec un infini respect.

Marie se dresse debout et se serre contre le mur. Elle devient pâle puis rouge. Son visage exprime étonnement, effarement. Elle serre inconsciemment les mains sur son sein, en les cachant sous ses longues manches. Elle se courbe presque pour cacher le plus possible son corps. Une attitude de suave pudeur.

« Non. Ne crains pas. Le Seigneur est avec Toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes ».

Mais Marie continue à craindre. D’où est venu cet être extraordinaire ? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur ?

« Ne crains pas, Marie ! » répète l’Archange. « Je suis Gabriel, l’Ange de Dieu. Le Seigneur m’a envoyé à Toi. Ne crains pas parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et maintenant, tu vas concevoir dans ton sein et enfanteras un Fils et tu Lui donneras le nom de « Jésus ». Il sera grand. On l’appellera le Fils du Très Haut (et il le sera en réalité) et le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son père et il règnera éternellement sur la maison de Jacob et son Règne n’aura jamais de fin. Comprends, ô Sainte Vierge, Aimée du Seigneur, sa Fille bénie, appelée à être la Mère de son Fils, quel Fils tu engendreras ».

« Comment cela peut-il se faire si je ne connais point d’homme ? Est-ce que le Seigneur Dieu n’accueille pas l’offrande de sa servante et ne me veut pas Vierge par amour pour Lui ? »

« Non, ce ne sera pas par œuvre d’homme que u seras Mère, ô Marie. Tu es l’éternelle Vierge, la Sainte de Dieu. L’Esprit saint descendra sur Toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. Pour cela, on appellera Saint celui qui naîtra de toi, Saint et Fils de Dieu. Tout est possible au Seigneur notre Dieu. Elisabeth, la stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le Prophète de ton Fils, celui qui Lui préparera le chemin. Le Seigneur lui a enlevé son opprobre et son souvenir restera parmi les peuples uni à ton nom, comme le nom de sa créature à celui de ton Saint et jusqu’à la fin des siècles, les nations vous proclameront bienheureuses pour la grâce du seigneur venue jusqu’à vous et jusqu’à toi spécialement ; venue aux nations par ton intermédiaire. Elisabeth en est à son sixième mois et le poids qu’elle porte fait monter en elle la joie et la fera monter davantage quand elle connaîtra ta propre joie. Rien n’est impossible à Dieu, Marie, pleine de Grâce. Que dois-je dire à mon Seigneur ? Ne te laisse pas troubler par aucune pensée. Le Seigneur veillera sur tes intérêts si tu te fies à Lui. Le monde, le Ciel, l’Eternel attendent ta parole ! »

Marie croisant à son tour les mains sur sa poitrine et se courbant en une profonde inclination dit : « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon sa parole » ;

L4Ange étincelle de joie. Il adore parce que certainement il voit l’Esprit de Dieu s’abaisser sur la Vierge, toute recueillie dans son consentement. Puis il disparaît, sans remuer la tenture qu’il laisse tirée sur le Mystère Saint.

Marie dit :

« Dans la joie, parce que, lorsque j’ai compris la mission à laquelle Dieu m’appelait, je fus remplie de joie, mon cœur s’ouvrit comme un lis fermé et il s’en épancha le sang qui fut le terrain pour le Germe du Seigneur.

Joie d’être mère.

Je m’étais consacrée à Dieu dès le premier âge car la lumière du Très Haut avait pour moi en pleine lumière la cause du mal du monde et j’avais voulu, pour autant que c’était en mon pouvoir, effacer de moi l’empreinte de Satan.

Je ne savais pas que j’étais sans tâche. Je ne pus penser que je l’étais. La seule pensée de ce privilège aurait été présomption et orgueil. Née en effet de procréateurs humains, il ne m’était pas permis de penser que c’était moi l’Elue appelée à être la Sans Tâche.

L’Esprit de Dieu m’avait instruite sur la douleur du Père devant la corruption d’Eve qui avait voulu s’avilir et, de créature de grâce, descendre au niveau des créatures inférieures. Je portais en moi le désir d’adoucir cette douleur, en élevant ma chair à une pureté angélique avec la volonté de me garder inviolée dans mes pensées, mes désirs et dans mes relations humaines. Seulement pour Dieu les battements de mon cœur, seulement pour Lui mon être tout entier. Mais si je n’avais pas en moi la fièvre brûlante de la chair, il y avait pourtant encore en moi le sacrifice de ne pas être mère.

La maternité, exempte de tout ce qui maintenant l’avilit, avait été aussi accordée à Eve par le Père créateur. Douce et pure maternité, sans pesanteur des sens ! J’en ai eu l’expérience. De combien s’est appauvrie Eve en renonçant à cette richesse ! Plus que de l’immortalité. Et que cela ne vous paraisse pas exagération. Mon Jésus, et moi avec Lui, sa Mère, nous avons connu la langueur de la mort. Moi, la douce langueur où épuisée, je me suis endormie ; Lui, l’atroce langueur du condamné à mort. A nous donc aussi est venue la mort. Mais la maternité sans violation d’aucune sorte est venue à moi seule, Eve nouvelle afin que je puisse dire au monde de quelle douceur aurait été le sort de la femme appelée à devenir mère sans souffrance dans sa chair. Et le désir de cette maternité pure pouvait exister et existait de fait dans la Vierge qui était toute à Dieu car cette maternité est la gloire de la femme. Si vous pensez ensuite en quel honneur était tenue la femme devenue mère, chez les Israélites, vous pouvez encore mieux apprécier le sacrifice que j’avais consenti en acceptant par mon vœu cette privation.

Maintenant à sa servante l’éternelle Bonté faisait ce don, sans m’enlever la candeur dont j’avais été revêtue pour être une fleur sur on trône. Et moi, j’en jubilais d’être à la fois mère d’un homme et Mère de Dieu.

Joie d’être Celle par laquelle la paix ressoudait ensemble le Ciel et la Terre.

Oh ! avoir désiré cette paix pour l’amour de Dieu et du prochain et savoir que c’était par mon intermédiaire à moi, pauvre servante du Puissant, qu’elle venait au monde ! Dire : « Oh ! Hommes, ne pleurez plus. Je porte en moi le secret qui vous rendra heureux. Je ne puis vous le dire parce qu’il est scellé en moi, en mon cœur, comme est renfermé en mon sein inviolé le Fils de Dieu. Mais déjà je vous l’apporte parmi vous et chaque heure qui passe rapproche le moment où vous le verrez et connaîtrez son Nom Saint ».

Joie d’avoir rendu heureux mon Dieu : joie de croyante pour son dieu rendu heureux.

Oh ! avoir enlevé au cœur de Dieu l’amertume de la désobéissance d’Eve, de son orgueil, de son incrédulité !

Mon Jésus a fait comprendre de quelle faute le premier couple s’est souillé. J’ai annulé cette faute refaisant à rebours les étapes de sa descente.

Le commencement de la faute se trouva dans la désobéissance : « Ne mangez pas et ne touchez pas à cet arbre » avait dit Dieu. L’homme et le femme, les rois de la création, qui pouvaient toucher à tout, manger de tout, excepté de cet arbre parce que Dieu voulait que seuls les Anges leur fussent supérieurs, ne tinrent pas compte de sa défense.

L’arbre : le moyen pour mettre à l’épreuve l’obéissance de ses fils.

Qu’est-ce que l’obéissance aux commandements de Dieu ? C’est le bien car Dieu ne commande que le bien. Qu’est-ce que la désobéissance ? C’est le mal car elle met dans l’âme des sentiments de rébellion, terrain propice au travail de Satan.

Eve s’approche de l’arbre qu’elle aurait dû fuir pour en recevoir le bien et dont elle aurait eu le mal en s’approchant. Elle y va, entrainée par la curiosité puérile de voir ce qu’il avait de spécial et par l’imprudence qui lui fait juger inutile le commandement de Dieu, car elle est forte et pure, la reine de d’Eden où tout lui est soumis, où rien ne pourra lui faire de mal. Sa présomption sera sa ruine, la présomption qui est déjà le levain de l’orgueil.

Auprès de la plante, elle trouve le Séducteur. A son inexpérience, à sa candide inexpérience de vierge, à la faiblesse de son inexpérience, il chante la chanson du mensonge. « Tu crois qu’il y a du mal ? Non. Dieu te l’a dit parce qu’Il veut vous garder esclaves de son pouvoir. Vous croyez être rois ? Vous n’êtes même pas libres comme l’est la bête fauve. E elle, Il a accordé d’aimer d’un vrai amour. Pas à vous. A elle, Il a permis d’être créatrice comme Dieu. Elle engendre des fils et voit grandir à souhait sa famille. Pas vous. A vous, cette joie est refusée. A quoi bon donc vous avoir fait homme et femme si vous devez vivre ainsi ? Soyez des dieux. Vous ne connaissez pas la joie d’être deux en une seule chair et d’en créer une troisième et davantage. Ne croyez pas aux promesses de Dieu de jouir de votre postérité en voyant vos fils créer de nouvelles familles, vous quitter pour être pères et mères. Il vous a donné un semblant de vie. La vie réelle, c’est de connaître les lois de la vie. C’est alors que vous serez semblables à des dieux et que vous pourrez dire à dieu : « Nous sommes tes égaux ».

Et la séduction se poursuivit parce qu’Eve n’eut pas la volonté de la repousser mais plutôt de la suivre et de connaître ce qui n’appartenait pas à l’homme. Voila que l’arbre défendu devient pour la race réellement mortel parce qu’à ses branches pend le fruit de l’amer savoir qui vient de Satan. Et la femme devient femelle et avec le levain de connaissance satanique au cœur, s’en va corrompre Adam. La chair ainsi avilie, les mœurs corrompues, l’esprit dégradé, ils connurent la douleur et la mort de l’esprit privé de la Grâce et de la chair privée de l’immortalité. Et la blessure d’Eve engendra la souffrance qui ne disparaîtra jusqu’à la mort du dernier couple sur la terre.

J’ai parcouru à rebours le chemin des deux pécheurs.

J’ai obéi.

En toutes circonstances, j’ai obéi. Dieu m’a demandé d’être vierge. J’ai obéi.Après avoir aimé la virginité qui me faisait pure comme la première des femmes avant qu’elle ne connût Satan, Dieu me commanda d’être épouse. J’ai obéi,relevant le mariage à ce degré de pureté où il était dans la pensée de Dieu quand Il avait crée les deux premiers parents. Convaincue d’être destinée à la solitude dans le mariage et au mépris du prochain pour ma stérilité sainte, alors Dieu me demanda d’être Mère. J’ai obéi.J’ai cru que cela serait possible et que cette parole venait de Dieu parce qu’en l’écoutant, j’étais inondée de paix. Je n’ai pas pensé : «  Je l’ai mérité ». Je ne me suis pas dit : «  Maintenant le monde m’admirera parce que je suis semblable à Dieu en créant la chair de Dieu ». Non. Je me suis anéantie dans l’humilité.

La joie a jailli dans mon cœur comme une tige de rose fleurie. Mais elle se garnit tout de suite d’épines aigües et je fus étreinte, enveloppée par la douleur comme les branches autour desquelles s’enroulent les liserons. La douleur de la douleur de l’époux : c’est le pressoir au sein de la joie. La douleur de la douleur de mon Fils : voila les épines au milieu de ma joie.

Eve voulut la jouissance, le triomphe, la liberté. J’acceptais la douleur, l’anéantissement, l’esclavage. Je renonçai à ma vie tranquille, à l’estime de l’époux, à ma propre liberté. Je ne me réservai rien. Je devins la Servante du Seigneur dans ma chair, dans ma conduite, dans mon esprit, me fiant à Lui, non seulement pour la conception virginale mais pour la défense de mon honneur, la consolation de mon époux, pour le moyen de le porter à la sublimation du mariage, de façon à faire de nous ceux qui rendent à l’homme et à la femme leur dignité perdue.

J’ai embrassé la volonté du Seigneur, pour moi, pour mon époux, pour ma Créature. J’ai dit « oui » pour nous trois, certaine que Dieu ne démentirait pas sa promesse de me secourir dans ma douleur d’épouse qui voyait qu’on la jugeait coupable, de mère qui voyait qu’elle engendrerait pour livrer son Fils à la douleur.

« Oui » j’ai dit. Oui. Cela suffit. Ce « oui » a annulé le « non » d’Eve à l’ordre de Dieu.« Oui, Seigneur, comme tu veux. Je connaîtrai ce que tu veux. Je vivrai comme tu veux. Je jouirai si tu le veux. Je souffrirai pour ce que tu veux. Oui, toujours oui, mon Seigneur, depuis le moment où ton rayon me fit Mère jusqu’au moment où tu m’as appelée à Toi. Oui, toujours oui. Toutes les voix de la chair, toutes les inclinations de ma sensibilité, sous le poids de ce oui perpétuel qui est à moi. Et comme au-dessus d’un piédestal de diamant, mon esprit à qui manquent les ailes pour voler vers Toi, mais qui est le maître de tout mon moi dompté et asservi pour te servir dans la joie, pour te servir dans la douleur. Mais souris, ô Dieu. Et sois heureux. La faute est vaincue. Elle est enlevée, elle est détruite. Elle gît sous mon talon. Elle est lavée dans mes larmes, détruite par mon obéissance. De mon sein naîtra l’Arbre nouveau. Il portera le Fruit qui connaîtra tout le mal pour l’avoir souffert en Lui-même, et donnera tout le bien. A Lui pourront venir les hommes et je serais heureuse s’ils le cueillent, même sans penser qu’il naît de moi. Pour que l’homme se sauve et que Dieu soit aimé, qu’on fasse de sa servante ce que l’on fait de la terre où un arbre se dresse : une marche pour monter ».

Il faut toujours savoir être une marche pour que les autres montent à Dieu. S’ils nous piétinent, cela ne fait rien. Pourvu qu’ils réussissent à aller vers la Croix. C’est l’Arbre nouveau qui porte le Fruit de la connaissance du Bien et du Mal. En effet, il dit à l’homme ce qui est mal et ce qui est bien pour qu’il sache choisir et vivre. Et il sait, en même temps, devenir une liqueur pour guérir ceux qui se sont empoisonnés avec le mal qu’ils ont voulu goûter. Notre cœur sous les pieds des hommes pour qu’augmente le nombre des rachetés et que le Sang de mon Jésus n’ait pas été versé sans produire de fruit. Voila la destinée des servantes de Dieu. Mais ainsi nous méritons de recevoir dans notre sein l’Hostie sainte, et au pied de la Croix, pétrie dans son Sang et dans nos larmes, nous pouvons dire : « Voici, ô Père, l’Hostie Immaculée que nous t’offrons pour le salut du monde. Garde-nous, ô Père, fondues en Elle et par ses mérites infinis, donne-nous ta bénédiction ».